Russie : Poutine bientôt nommé tsar à vie
Dans plusieurs pays, la mode est à la gestion politique dictatoriale . C’est le cas par exemple en Chine où le président dispose maintenant d’un mandat à vie , c’est le cas dans certains pays d’Amérique du Sud, c’est le cas en Turquie, en Syrie et maintenant en Russie où Poutine va réussir en fait à être nommé Tsar à vie . Le président russe Vladimir Poutine a en effet signé la vaste réforme constitutionnelle lui accordant notamment le droit d’effectuer deux mandats supplémentaires, annonce l’agence officielle TASS, samedi 14 mars. Cet amendement avait été ajouté au texte à la surprise générale et vivement dénoncé par l’opposition.
Il doit permettre à Vladimir Poutine de remettre à zéro le nombre de ses mandats présidentiels, afin de lui donner le droit de se représenter en 2024 et en 2030.
Il y a presque une vingtaine d’années que Poutine occupe une sorte de fonction de tsar de la Russie. La constitution voudrait qu’il quitte maintenant le pouvoir mais l’intéressé ne semble pas en avoir l’intention. Pire, il va officiellement se faire nommer avec une bénédiction constitutionnelle modifiée. En fait, Poutine tient le pays dans une main de fer. Certes la situation économique et sociale est particulièrement détériorée mais grâce au populisme et au nationalisme, la popularité de Poutine est grande dans le pays. Cela d’autant plus que tous les opposants sont réduits au silence, emprisonnés voire éliminés physiquement et que la presse est complètement muselée. Bref, le régime communisme sans le communisme mais avec les méthodes du KGB maintenu. Un peu ce qui se passe de la même manière en Chine où le chef de l’État a lui aussi réussi à faire modifier la constitution de sorte que son mandat de président est désormais illimité dans le temps. Le temps des dictateurs réapparaît ainsi avec le risque surtout d’un renforcement du nationalisme voire des conflits armés.
En clair, la réforme constitutionnelle est une «remise des compteurs à zéro» qui permettrait au chef de l’État – réélu en 2018 pour un quatrième mandat -, de se représenter en 2024. «Je propose que soit levée la limitation des mandats présidentiels et que soit inscrite une disposition permettant, après l’entrée en vigueur de la Constitution, que le président sortant ait le droit d’être élu chef de l’État, comme tout autre citoyen», a déclaré Valentina Terechkova, ex-cosmonaute et députée du parti présidentiel Russie unie qui l’a suivie comme un seul homme.
Le texte doit ensuite être définitivement approuvé lors d’un « vote populaire » prévu le 22 avril. La présidente de la Chambre haute du Parlement russe, Valentina Matvienko, a assuré à la presse que le vote devait être maintenu « malgré les diverses inquiétudes liées au coronavirus ». Ces dernières semaines, des spéculations affirmaient que le Kremlin procèderait à un vote en ligne, une éventualité dénoncée par l’opposition qui craint qu’elle ne permette des fraudes massives.