Société- Allongement des retraites et fin de vie : La martingale de Macron
Il y a quelque chose de surréaliste chez Macron qui introduit brusquement des questions intemporelles pour dissimuler sans doute son incapacité à répondre aux différentes crises urgentes actuelles.
Ainsi vient-il de ressortir du tiroir la fameuse réforme des retraites mais de manière un peu ratatinée et relativement contradictoire par rapport à ses orientations passées. Il faut se rappeler que Macron avait promis lors de son premier mandat une réforme des retraites pour mettre en place un régime dit universel à points intégrant la suppression des régimes spéciaux. Et de promettre qu’il n’y aurait pas de réforme uniquement paramétrique. Or récemment ,c’est le contraire qu’il a annoncé avec un renoncement à sa grande réforme, la mise entre parenthèses de la réforme universelle et le recentrage sans doute uniquement sur l’allongement de la date de départ.
Parallèlement , le président a surpris tout le monde en faisant émerger de façon curieuse la question tellement complexe de la fin de vie. En plus en la confiant non pas aux institutions et organismes compétents mais à une convention dite citoyenne, sorte d’organisation bidon pour contourner à la fois la démocratie participative et la démocratie élective et qui débouche en général sur des propositions de type auberge espagnol fondées sur des discussions de bistrot manipulées par des experts.
Il faut cependant reconnaître qu’il y a une grande cohérence entre l’allongement de la retraite et la question de la fin de vie. Il est clair que prolonger le travail jusque vers 70 ans voire au-delà permettrait en même temps d’accélérer la fin de vie et de résoudre pour partie le problème financier de l’équilibre du régime des retraites !
D’une certaine manière, Macron a donc trouvé la martingale. Heureusement, comme il montre une grande capacité à se contredire, l’agenda politique du président pourrait encore opérer des slaloms contradictoires.
À quand une convention citoyenne sur les contradictions « anthropologiques » ( comme dirait le ministre des finances) des responsables politiques ?